Derrière le portail du jardin dans le Finistère
Lorsque, en 2016, nous avons ouvert notre jardin pour Open Gardens/Jardins Ouverts, nous ne savions pas à quoi nous attendre. Notre petit paradis — un tout petit peu plus d’un hectare au cœur des Monts d’Arrée — , était encore en cours d’aménagement, et, pour nos voisins bretons, l’idée de visiter un jardin privé constituait plutôt une nouveauté. Lors d’un week-end mémorable, il s’est mis à pleuvoir à verse et nous n’avons accueilli que cinq visiteurs en deux jours. Mais, comme le sait tout jardinier, la persévérance est toujours récompensée ; au fil des ans, notre jardin a prospéré, à plus d’un titre.
Au rythme des saisons

Choisir le moment d’ouvrir son jardin, c’est à la fois un art et un pari risqué. Pour nous, l’année comporte deux moments spectaculaires : mai, lorsque les azalées, les rhododendrons, les glycines et l’allée des cytises se parent de couleurs éclatantes (voir ci-dessus) ; et le milieu de l’été, lorsque notre collection de plus de 300 cultivars d’hortensias prend le dessus.

Mais avec nos conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles, il devient de plus en plus difficile de choisir les dates les meilleures pour que le jardin soit à son apogée. Mai est généralement propice aux azalées, aux rhododendrons, aux glycines et à l’allée des cytises, tandis que juillet-août sont favorables aux hortensias (nous en possédons plus de 300 cultivars). C’est en ouvrant le samedi et le dimanche après-midi qu’on peut présenter le jardin sous son meilleur jour.
Faire savoir
Le mot-clé, c’est « promotion ». Nous avons constaté que les journaux locaux comme Le Télégramme et Ouest France sont d’une aide précieuse pour nous faire connaître. Les affiches de Open Gardens/ Jardins Ouverts, quelques prospectus imprimés-maison et une bonne dose de réseaux sociaux sont également très utiles.
Les documents sont distribués localement – le bar-tabac, la boulangerie et l’office de tourisme sont toujours nos priorités – et nous envoyons également des versions numérisées par courriel à des amis un peu plus éloignés pour qu’ils puissent les imprimer et les afficher. Bryan rédige un message pour les réseaux sociaux, et j’en inclus une copie dans ma petite liste de diffusion pour annoncer les ouvertures à venir, en incitant les destinataires à la partager. Je réduis même la taille des prospectus pour pouvoir en imprimer une douzaine sur une feuille A4, les découper et les déposer dans les commerces locaux pour que les gens puissent en prendre en achetant leur journal du matin. Au fil du temps, ce mélange de publicité locale et numérique a permis de constituer un groupe de fidèles et d’attirer de nouveaux visiteurs chaque année.
Accueil des visiteurs
Dès leur arrivée, nous nous efforçons d’accueillir chaleureusement les visiteurs. Cet accueil, une brochure expliquant l’agencement du jardin et un étiquetage clair de la végétation leur permettent de profiter pleinement de la visite. Des bancs sont disséminés dans le jardin pour qu’ils puissent s’asseoir et admirer les perspectives. Et, bien sûr, nous encourageons toujours les discussions au sujet des plantes !

Thé, pâtisseries et conversation
Aucune visite du jardin ne serait complète sans une tasse de thé et une part de gâteau fait maison. Au fil du temps, ce moment de la journée est devenu aussi populaire que les plantes elles-mêmes, et pas seulement auprès des visiteurs britanniques ! Les merveilleux amis qui nous aident font des gâteaux, et les servent le jour d’ouverture, ce qui crée une atmosphère chaleureuse où chacun peut se détendre, discuter et profiter du cadre.
Plantes à emporter
Le stand de plantes est un autre point fort. Nous ne pouvons nous empêcher de multiplier nos plantes, et les visiteurs aiment beaucoup repartir avec un spécimen de ce qu’ils ont admiré dans le jardin. Nous pratiquons des prix modérés et les meilleures offres partent toujours très vite !

Retour sur expérience
Ouvrir son jardin constitue une entreprise ambitieuse, mais c’est aussi profondément enrichissant. Chaque année apporte son lot de nouveaux défis, depuis les conditions météorologiques changeantes jusqu’aux attentes nouvelles des visiteurs, mais aussi de nouvelles joies. On vient de près ou de loin, certains curieux de voir ce qui se cache derrière la haie, d’autres simplement en quête d’inspiration ou d’un après-midi paisible en plein air.
En regardant vers l’avenir, les leçons que nous avons apprises – sur la patience, les groupes humains, l’amour partagé des jardins – semblent plus pertinentes que jamais. Ouvrir son jardin peut se révéler épuisant, mais cela vaut toujours la peine. Parce que, au fond des choses, pour Open Gardens/Jardins ouverts, c’est bien de cela qu’il s’agit : partager un endroit que l’on aime, et le regarder grandir.
Tous nos remerciements à Jackie and Bryan Carrick, qui ouvrent leur jardin des Monts d’Arrée dans le Finistère depuis 2016; le présent article s’inspire de leurs réflexions sur ce que cela représente d’accueillir des visiteurs au portail du jardin.
